Review The Hobbit ^^

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OrenMiller's avatar
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(Pour la version avec effets spéciaux, donc images, c'est sur mon tumblr XD : syrkell.tumblr.com/ )

"On pioche pic pac, pic pac, pic pac,
Dans la mine, le jour entier,
Piocher pic pac, pic pac, pic pac,
Notre jeu préféré.

Pas bien malins d'être riches enfin
Si l'on pioche pic pac
Dans la terre ou dans la roche,
Dans la mine, dans la mine...
Dans la mine, dans la mine...
Où un monde de diamants brille !

On pioche pic pac, pic pac, pic pac,
Du matin jusqu'au soir.
On pioche pic pac, pic pac, pic pac,
Tout ce que l'on peut voir.

On pioche les diamants par monceaux,
Et les sacs de rubis par quintaux,
Pour nous sans valeur sont ces trésors,
On pioche pic pac, pic pac."

Les nains, Blanche-Neige.

Bref, hier, j'ai décidé d'aller voir un film de nains.

D'habitude, les films avec des nains qui creusent partout et qui mangent tout le temps, y'en a pas des masses au cinéma parce que c'est un cinéma engagé et underground mais, cette fois, j'ai eu de la chance. Mercredi est sorti un film du genre : «  le Hobbit, un voyage inattendu ».
Bon vous allez me dire que ça démarre mal, le titre parle de Hobbit et pas de nain. Rassurez-vous, le réalisateur a mis plein de nains en guest star et qu'il n'y a qu'un seul hobbit. Du coup, on s'en fiche complètement du Hobbit, en plus il est encore plus petit que les nains et il ne creuse pas, lui.

Bref, parlons de nains. Et d'un hobbit et de trois sorcier et d'elfes blonds ou bruns (pas roux, attention les roux n'ont pas d'âme, c'est bien connu), des aigles géants, des hérissons, des araignées,  des pierres qui bougent, de gros chiens syphilitiques et de lapins géants.

Oui, la caverne de la rose d'or. C'est ça.

L'histoire.

Alors c'est un groupe de nains, treize pour être exacte. On les compte tout le temps durant le film, donc on sait en permanence combien il y en a et si on n'en a pas perdu en route. Donc c'est l'histoire de treize nains mais pas les mêmes que ceux de blanche neige. Des cousins qui se déplacent aussi en groupe et creusent la roche. C'est un truc de nain que de se déplacer en groupe et de creuser. Bref, ceux-là de nains ils sont vachement plus posh que ceux de Blanche neige parce qu'ils vivent dans une super cité avec un trésor d'Etat assez important pour remplir quinze piscines olympiques. Et tous ces nains vivent heureux dans la cité à creuser, forger, manger, boire, snober les elfes, bref faire des trucs de nains.

Sauf qu'un jour, un dragon arrive, rase tout et s'assoit sur le tas d'or qui compose le trésor d'Etat. « Mais pourquoi il fait ça ? » me direz-vous ? Enfin, moi je me le suis dis. Simple. En fait, les dragons de cette histoire sont très bling bling. Ils aiment l'or, les pierres précieuses, le platine et tout ce qui brillent mais qui a une grande valeur (oui faut pas la leur faire aux dragons, ils savent faire la différence entre une bague Cartier et un anneau de chez Swarovski qui nous fait prendre un cristal poli pour un diamant). Alors on ne sait pas trop pourquoi le dragon a besoin de tout cet or parce que d'abord, aucune bague ne va à ses pattes, ensuite les tiares sont trop petites et enfin, on ne les voit jamais faire du shopping pour dépenser ses pièces d'or. Mais bon, on ne va pas le contrarier parce que cinq tonnes de barbarque et douze mille rangées de dents avec un chargeur au napalm à la place de la gorge, ça ne se contrarie pas. Bon donc le dragon, appelé Smaug, se dit que le trésor des nains remplit quinze piscines olympiques, ce qui va lui permettre de faire comme picsou : plonger et nager dedans. Alors, il expulse les nains parce qu'ils ne sont pas en or et se couche sur le trésor. Et comme ça l'a bien fatigué de brûler tous ces nains, il s'endort.

Du coup, les nains sont expropriés de leur cité sans dédommagement parce qu'ils n'ont pas pensé à s'assurer contre les dragons et les voilà qui errent dans les terres hostiles, complètement abandonnés par tous leurs alliés, particulièrement les elfes. Les elfes, on oublie souvent de le dire, sont super bons en problèmes de maths. Donc ils se sont regardés, ils ont regardé les nains, ils ont regardé le dragon et ils ont répondu à ce petit problème : « sachant qu'un elfe mesure en moyenne 1m90 pour 70 kilos en régime sous-protéiné contre un dragon qui doit faire un kilomètre de long pour 50 tonnes 5, combien de chance a l'elfe d'atteindre le dragon et de l'amocher assez pour lui faire lâcher ses tiares ? » réponse : « non mais sans déconner !». Du coup, les elfes abandonnent les nains.

Bon comme on ne va pas suivre l'histoire de tous les nains parce qu'on ne pourrait jamais retenir le nom de tout le monde, on se concentre uniquement sur treize d'entre eux, dirigés par Thorin, un grand nain, mais un nain quand même, mais plus grand que les autres, le petit fils du roi de la cité déchue. Pendant de nombreuses années, ils galèrent tous en petits boulot d'intérim parce que les nains, à part creuser et forger, c'est pas non plus des intellos et au bout d'un temps, des signes leur annoncent que peut-être le dragon qui n'a plus fait parler de lui depuis soixante ans a peut-être quitté la cité et qu'ils peuvent donc aller la reprendre.

Oui bon là, Tolkien a commis une légère erreur de scénario. Ah ben oui, je rappelle que le dragon est accro à ses pièces d'or alors personnellement, sieste de soixante ans ou pas, personne ne me ferait lâcher mon solitaire 18 carats ou mon sac Burburry. On est bling bling ou on l'est pas.

Mais bon bref, les nains ne sont pas des dragons donc ils peuvent légitimement penser que finalement, le Smaug en a eu marre de dormir, de compter ses pièces ou d'essayer ses tiares et que donc, il est parti. Du coup, le challenge c'est d'arriver à la cité avant d'autres personnes qui pourraient tenir le même raisonnement qu'eux et appliquer le bon vieil adage : «  premier arrivé, premier servi ». Alors ils se font aider par Gandalf, le magicien gris, qui leur a donné rendez-vous chez Bilbon Sacquet, l'oncle de Frodon. Je sais, vous allez me dire qu'il n'y a vraiment qu'un seul magicien et qu'une seule famille de hobbit dans ce monde pour qu'on tombe systématiquement sur eux. Oui bon, ça, faut voir avec Tolkien hein…Donc passer par un medium.

Bref, ils se réunissent, mangent, boivent, chantent et après partent, carte en main (autrement appelée GPS artisanal que tout voyageur doit avoir en sa possession) sur la route qui mène à l'ancienne cité des nains, Erebor. Mais ils ne sont pas les seuls sur le coup. Avec Tolkien, les routes de la Terre du Milieu sont un peu encombrées et le trafic équestre, pédestre, loupesque est dense. Donc en vrac, on croise des lapins géants, des araignées géantes, des gobelins géants (ce qui me fait dire qu'en fait, Tolkien déguisait là une subtile et prophétique métaphore sur les méfaits de l'utilisation de produits transgéniques dans l'industrie agro-alimentaire) des magiciens et des elfes. Or tout ce beau monde dispose d'un code de la route propre qui n'a pas été unifié.

Forcément, aux carrefours, ça bloque et ça crée des accidents.

Pour faire court, la compagnie des treize nains, le hobbit (ça porte bonheur d'en avoir un dans le groupe, rappelez-vous, du coup les nains l'ont embarqué) et le  magicien sont poursuivis par un orc albinos, assassin du grand-père de Thorin, et son armée chevauchant sur des gros loups atteint de la rage ou de la syphilis, je n'ai pas encore bien identifié la pathologie.

Alors ça court, ça se bat, ça fait des pauses chez d'autres trolls, ça fait des pauses chez elfes (en fait les elfes, ils ont le monopole des maisons d'ôtes chez Tolkien. Quand vous en avez ras le bol de votre quête, vous vous arrêtez chez les elfes et vous passer deux nuits à décompresser), et ça vole sur des aigles géants. A ce propos d'ailleurs, moi je dis qu'à choisir entre se taper une rando en terre boueuse et hostile et choisir eagle one en classe affaire, y'a carrément pas photo. Je sais pas pourquoi ils attendent le milieu de film pour y penser. Bref, ça continue de courir et de se battre et ça galope sur des poneys (oui ben c'est des nains aussi alors la classe c'est pas vraiment leur priorité).

Bref au bout de 2h57 de randonnée équestre, pédestre, piafesque, loupesque et lapinesque, ils atterrissent à trois cent bornes de la montagne ou se trouve l'ancienne cité. A ce moment là, il y a deux choses certaines : les lapins géants c'est hyper rapide, et les piafs géants, c'est hyper cons. Non mais  pour avoir balancé les héros à trois cent kilomètres de la montagne au lieu de tirer 20 min de plus et qu'on en cause plus, faut vraiment être débiles. Ok, je fais du mauvais esprit, ce sont des piafs transgéniques, on ne va pas leur demander de faire preuve en plus d'initiative.

La réalisation :

L'avantage :

Eh bien, c'est qu'on sait qu'il y a peu de risque d'être confronté à un nanar. Pourquoi ? Parce que Peter Jackson est parfaitement dans son élément. Il a déjà trois opus sur l'univers de Tolkien derrière lui, il sait faire le job. Il n'y a que Ridley Scott pour trouver le moyen de se planter en refaisant un film sur un univers qu'il a aidé à créer, vingt ans auparavant. Bref, nous savons que Jackson sait faire de l'épique, de la fantaisie du medieval fantastic, de l'heroic fantasy et surtout, du Tolkien.

Et si on en doutait encore, il suffit de voir le staff du film pour s'en convaincre. On y retrouve, entre autre, des noms bien connus tels que Fran Walsh ou Philippa Boyens à l'adaptation du roman et John Howe et Alan Lee au visuel. Ajoutons à cela, la présence de la plupart de acteurs du Seigneurs des Anneaux qui reviennent en piqûre de rappel judicieusement ajoutée à l'œuvre originale pour être certain d'être bien raccord.
Or raccord, le film l'est complètement. Il est dans la droite lignée de la première trilogie. Malgré les dix ans qui séparent les deux réalisations, Peter Jackson sait parfaitement placer les renvois et les références pour gommer ce laps de temps et penser le Hobbit et le Seigneur des Anneaux comme une seule et même œuvre globale. Et c'est un parti pris extrêmement appréciable. Les acteurs sont retouchés ce qu'il faut pour effacer le temps qui passe, les décors sont parfaitement reproduits, les jeux d'acteurs fidèles à l'ambiance des trois premiers opus et on est ravi d'avoir l'impression de se retrouver exactement au tout début de la Communauté de l'Anneau.

A ceci près, que Peter Jackson utilise une nouvelle technique de film qui consiste à ne filmer qu'avec des caméras 3D et en 48 images par secondes, autant dire que l'approximation à l'écran est tout simplement impensable.

Alors l'inconvénient ?

A mon sens il y en a deux. Le premier est précisément lié au soin tout particulier que Peter Jackson a mis pour faire du Hobbit une partie intégrante de l'œuvre globale de Tolkien. On pourrait, en effet, regretter qu'à l'écran, la prise de risque de Jackson notamment dans le choix de la technique de tournage passe un peu inaperçue et qu'on ne retienne finalement que le prolongement parfait de la première trilogie sans autre forme de progression ou de proposition alternative.

En résumé, l'exercice parfait de cohérence de Peter Jackson peut nous laisser un petit arrière-goût de facilité dans le choix des cadrages et des plans qui rappellent étonnamment, et pour cause, celui du Seigneur des Anneaux. Au final, le spectateur est sans doute comme un enfant capricieux qui n'aurait certes pas pardonné à Peter Jackson de s'affranchir trop de la façon de tourner la première trilogie mais on aurait bien voulu qu'il nous surprenne un peu plus sur certains détails. Ainsi, le choix de la musique reprenant parfaitement les thèmes de la première trilogie aurait sans doute mérité plus d'audace dans l'adaptation en nous proposant d'autres thèmes en plus de celui des nains.

Bref, depuis le temps, on sait que le diable se dissimule dans le détail, après tout.

L'inconvénient numéro deux, quant à lui, consiste à mon sens justement en ce que le Hobbit étant parfaitement raccord avec la trilogie du Seigneurs des Anneaux en reprenant complètement les codes et le déroulé, il autorise toutes les comparaisons. Ce qui est un raccourci dangereux parce qu'il ne faut pas oublier que le Hobbit est une adaptation d'une œuvre qui existe déjà et que Peter Jackson respecte assez pour ne pas la défigurer. Dire donc que les deux histoires se ressemblent, que les quêtes se ressemblent, que les figures des héros se ressemblent et que c'est toujours un peu la même chose, c'est se tromper de débat. C'est à Tolkien qu'il faudrait dire ça. Après critiquer un auteur de cette envergure dans une séance de spiritisme, moi je le sens moyen.

Il n'empêche que si ces critiques qu'on peut lire parfois sur certains blogs de « journalistes » et qui peuvent prêter à rire, je peux comprendre l'impression de copié collé de certains plans et de certaines scènes. Peut-être que si Peter Jackson avait distillé plus de différences dans des détails de moindre importance comme la couleur, le cadrage, la prise de vue, le tout sans grande incidence sur l'œuvre originale, il se serait affranchi de ce type de critiques sur un "déjà vu" redondant.

Les points forts du film.

Peter Jackson est un formidable technicien dans le sens où non seulement il pense son film comme une œuvre technique, maîtrisée, réfléchie, avec un parti pris esthétique qui l'oblige à une réalisation extrêmement contrôlée mais en plus, c'est un passionné qui adapte une œuvre dont il est un spécialiste. Tout ça pour dire, qu'il est dans son élément et qu'il sait jouer avec l'atmosphère et l'ambiance. Pour moi, il est sans doute l'un des meilleurs adaptateurs de livres car il sait le faire avec intelligence. Il fait la part des choses entre l'œuvre originale qui est un livre et la version film qui ressort du cinéma. Son intelligence consiste à pouvoir faire glisser l'une dans l'univers de l'autre en étant bien conscient que les deux arts ne peuvent parfaitement se superposer.

Alors on pourrait disserter pendant des heures sur chaque plan et choix de coupe, je me contenterai de dire qu'il nous donne ce que nous venons chercher. Et que venons-nous chercher lorsqu'on va voir ce genre de film ? D'une part, une immersion totale dans un univers littéraire de medieval fantastic ou d'heroic fantasy, selon qu'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. D'autre part, une adaptation suffisamment intelligente et respectueuse pour nous donner une version visuelle complète d'une œuvre littéraire.

Et c'est exactement ce qu'il nous donne. En cela dire le contraire relève du pur mauvais esprit ou pire d'une hypocrisie élitiste et faussement originale. Jackson nous donne ce qu'il nous avait donné dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, à ceci près qu'il a plus de moyens, plus de liberté et plus de marge de manœuvre quant au temps qu'il prend pour raconter l'histoire. On est happé par les décors enfin à nouveau sur nos écrans, par les plumes redoutables de Howe et Lee, par les vêtements, les armures et la musique qui nous avaient déjà touché lors de la première trilogie.

Peter Jackson est un conteur d'heroic fantasy, profondément, viscéralement. A ce titre, c'est un formidable « ambianceur ». Et je dirais que la particularité du Hobbit, qui est d'être un peu moins sombre que l'histoire de la trilogie du Seigneur des Anneaux, fait gagner le film en poésie naïve et enfantine. Il donne ainsi ses lettres de noblesse cinématographique au conte pour enfant magnifié par une façon de filmer très épique. Cela nous offre des plans absolument bouleversants d'esthétique, tels que l'affrontement de Thorin avec l'Orc albinos ou son sauvetage par l'aigle géant, ou encore l'instant de recueillement des nains porté par une formidable chanson a cappella juste avant leur grand  départ. La naïveté du propos ou des situations donne à l'œuvre plus qu'une connotation de fantaisie, une vraie dimension de contine en nous ramenant à ce que nous dissimulons d'enfance au fond de nous.

Excepté au moment où on voit des culs d'araignées géantes dans la forêt.  

Les points faibles.

Si je devais vraiment faire ma chipoteuse (toujours a cause du cul des araignées, ok, c'est pas la faute de Jackson, mais comme j'ai pas de medium faut bien que quelqu'un ramasse), je dirais qu'on sent quand même bien que cette fois, il a jouï d'une liberté au montage qu'il n'avait pas lors de la première trilogie. Pour ce premier opus du Hobbit, il y a quelques longueurs qui s'expliquent par l'amour que Jackson porte à Tolkien et son univers (et aussi parce que trois films qui marchent c'est mieux que deux, à bien des égards).

Je garantie cependant, oui même aux plus réfractaires, que le bâillement ne dure pas longtemps, si bâillement il ya, et qu'au pire, il suffit de se concentrer sur des vraies questions de fond pendant les longueurs. Pour vous aider, j'en ai sélectionné quelques unes  : « est-ce qu'une œuvre d'heroic fantasy ne peut-elle vraiment pas se passer d'araignées géantes ? », « à un moment, Tolkien aurait dû comprendre qu'un monde a besoin de femelles à peu près à hauteur des mâles, sinon il y a un petit problème de reproduction », "pourquoi les feuilles de salade servies chez les elfes ne brûlent-elles pas quand on les approche du feu ? », « A quoi ça sert aux nains d'être sexués, s'ils ne croisent jamais de femmes nains dans leur cité ? »…Bien sûr, je vous encourage à garder le fruit de vos réflexions sur la dernière question pour vous, c'est un sujet polémique, ça risque de jaser.

Les acteurs.

Les nains, qui en vrai sont pas des nains, mais qui jouent des nains.

Celui que l'on retiendra tout particulièrement parce qu'il est à l'écran toutes les trois secondes et qu'il est, en fait, le vrai moteur de la quête en tant qu'initiateur : c'est Richard Armitage qui joue le prince (et roi vu que tous ses parents sont morts) des nains : Thorin. Alors certains pourraient dire que ce monsieur est un peu trop beau pour être nain, un peu trop charismatique pour être nain et un peu trop ténébreux pour être nain. Il est prothésé mais pas trop pour ne pas défigurer sa jolie petite frimousse et il jouit d'un superbe balayage qu'on serait plusieurs à lui envier. Cela étant, il fait le travail et il le fait bien. Il occupe l'écran, il le remplit même, costume et prothèses collées sur 1m90, oblige. Il prend son rôle très au sérieux, du coup, un peu trop considérant la légèreté du jeu et des répliques des autres nains qui rend peut-être parfois le décalage un poil caricatural entre le roi torturé et accablé de devoirs et ses hommes affligeants de bêtise.

Il y a aussi à ses côtés un certain Kili joué par Aiden turner. Oui alors dans ce premier opus, il ne sert pas à grand chose mais il est mignon, et à ce stade, c'est tout ce qu'on lui demande (oui ben si je parle des araignées et des piafs géant, je peux parler du beaux gosses pour midinettes ).

De l'autre côté, un Hobbit, on rappelle que c'est le titre du film et qu'un hobbit, il faut toujours en avoir un dans sa quête, ça porte bonheur. Bilbon, joué par Martin Freeman dont le talent et la conscience professionnelle des acteurs anglais a conduit à bien étudier le jeu de Sir Ian Holm et à s'en inspirer judicieusement. Ainsi le lien entre les films est tenu par ce détail de jeu d'acteur, bien qu'encore une fois, je reprocherais par moment un léger sur-jeu dans les scènes comiques.

Gandalf le gris (avant d'être blanc, les codes couleur sauveront le monde, je n'arrête pas de le dire) est toujours interprété par Ian Mackellen et il est toujours parfait. J'ai envie de dire que si vous l'avez trouvé crédible dans le Seigneur des Anneaux, vous ne pouvez que le trouver parfait dans le Hobbit.

Idem pour Cate Blanchett savamment retouchée à 500 % pour la rendre si ce n'est belle, car elle l'est déjà au naturel, parfaitement irréelle et sublissime. Une mention spéciale pour sa robe qui fait super bien le rôle de la robe parfaite, aux plis parfaits, au mouvement parfait, aux reflets parfaits.

Et je ne peux que dire exactement la même chose pour les autres acteurs qu'on a déjà vu comme Hugo Weaving, Elijah Wood ou Christopher Lee, lesquels rempilent en exécutant la même prestation précise et parfaitement adaptée à des personnages dont ils sont familiers.

D'ailleurs à ce propos, je me permets un tout petit paragraphe sur une scène qui implique Saroumane, Gandalf, Elrond et Galadriel et absolument délicieusement placée dans le film pour servir l'adaptation de Jackson : à savoir créer une oeuvre globale qui s'apprécie comme les épisodes d'un seul long-métrage. Cette scène savamment pensée par Jackson est à elle seule le lien subtil entre tous les films et la mise en exergue des caractères de chacun. Cinq minutes de dialogue pour résumer la substance de six films.

Et bien sûr, Gollum rejoué par Andy Serkis qui nous offre dans ce film sans doute le rôle le plus fort et le plus frappant. C'est toujours très étrange de le dire quand on sait que la technique écrase un acteur fait de chair et de sang pour le sublimer/transformer en autre chose… Plus tout à fait irréel ni tout à fait humain, ce personnage porté par la science cinématographique et le talent de l'acteur crève littéralement l'écran et nous fait passer par toutes les émotions. Le propre d'un rôle réussi.

Le cerf. Pardon l'elfe sur le cerf, Thranduil, le papa de Légolas : Lee Pace. Une minute trente secondes trois dixième de présence à l'écran zéro ligne de texte, un seul geste de la main et un frémissement de sourcils. Non, aucun intérêt, mais vous savez mon obsession pour Loki et Tom Hiddleston( ah placé ! 2000 points pour moi ^^), donc globalement pour les tyrans égomaniaques racistes, ou les grands secs efflanqués et un peu posh sur les bords.  Du coup, en une minute trente seconde dix dixième, j'ai eu le temps de réfléchir à ma future robe de mariée quand mon futur époux aura viré toutes les araignées de son bled.

Les lapins géants qui font leur première apparition à l'écran et dont on peut saluer la prestation particulièrement physique et intense d'émotion.
Ouai ben c'est ma review, je fais qu'est-ce que je veux avec.

Bref, on y va ou on y va pas ?

Si mes arguments et les trailers ne vous ont toujours pas convaincus qu'il s'agissait de trois heures de détente dans un monde féérique bien loin de nos existences habituelles, j'ajouterai que si on aime un peu le cinéma, je ne vois pas comment on pourrait passer à côté de ce qui restera un monument du septième pour la raison qu'il n'a pas d'équivalence : et dans l'ambiance et dans l'adaptation de l'œuvre. Passer à côté, c'est un peu comme se foutre la tête dans le four pour ne pas entendre son réveil sonner (non mais demandez-moi pour les arguments à la con, j'en ai des tonnes !).

Et quand vous l'aurez vu et que vous viendrez m'en parler ici ^^, je l'espère, n'oubliez de prendre votre petite carte d'adhérant au syndicat général des lapins géants (SGLP) dont je suis la présidente ^^

Giant Bunnies Power !

Note : un grand merci à :iconladyarnwyn: pour son aide technique et sémantique et littérale sur le Hobbit XD
© 2012 - 2024 OrenMiller
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Lostmindy's avatar
Vu. Absolument génial, très fidèle au bouquin, avec quelques ajouts qui ne m'ont pas déplu. On pourrait regretter que la scène des énigmes soit super éclairée alors que dans le bouquin l'emphase est mise sur le fait que ce pauvre Bilbo était dans le noir absolu et ne voyait que les yeux de Gollum, mais bon, ça peut aller x)

Alors pour les aigles, il faut savoir qu'ils sont intelligents et qu'en principe Gandalf discute avec le roi des aigles à un moment où à un autre. Ils ne sont pas une compagnie de transport et n'ont fait que rendre service, ils n'ont pas envie de se mêler des affaires des nains pour autant ;)

Pas de lapins, de Radagast ni d'orque blanc dans Bilbo le Hobbit btw '_' (ou alors à la fin, il me semble, pendant la grosse castagne finale)